C’est le petit nouveau de la bande des jeunes épéistes du Cercle Nevers Escrime, une vraie génération dorée portée, notamment, par Maxime Barre, William Gawlas et Maxime Rivière.
Thomas Gauliard, 15 ans, onze ans de pratique (« ma sœur avait un anniversaire à la Botte de Nevers. Je suis allé la chercher avec mes parents. J’ai vu cette salle, ces armes. Je me suis dit que c’est ça que je voulais faire ») a frappé fort ces dernières semaines. Avec comme plus joli coup, un titre de champion de France de Nationale 2 dans sa catégorie, les M17. « C’est sûr que ça fait plaisir. Je me suis vraiment arraché pour aller le chercher ce titre. J’en avais besoin », confie-t-il.
« Oui, c’est vrai que cette année, ça marche pour moi. Pourquoi cette année ? Parce que je pense que j’ai eu le déclic. Je me suis dit, “fonce, vas-y, il n’y a pas de raison que ça ne marche pas”. »
Motivation renforcée
Les résultats ne se sont pas fait attendre. « Un truc aussi, c’est la motivation. Parfois, on peut se demander pourquoi on fait ça. Et puis, on y va. On s’entraîne dur. Grâce aussi au centre d’entraînement qui fait tout pour que nous soyons dans les meilleures conditions. »
Les performances et confirmations de ses “aînés”, Maxime Barre, William Gawlas et autres Maxime Rivière lui ont, aussi, donné un sacré coup de fouet. « Quand on tire avec des gars comme ça, on se sent aussi fort. On parle beaucoup entre nous, on progresse aussi de cette façon. »
Son titre de champion de France de Nationale lui ayant donné des ailes, il ne compte pas s’arrêter en aussi bon chemin. « C’était très intense les dernières semaines. J’ai quand même avant tout ça le brevet des collèges à assurer. L’entraînement se poursuit aussi. Actuellement, c’est plus du physique, mais c’est tout aussi important si l’on veut garder le rythme. »
« Je suis aussi à l’aise quand j’attaque que quand je défends »
Quand on le questionne sur sa principale force, un mot sort tout de suite, la polyvalence. « Je suis aussi à l’aise quand j’attaque que quand je défends. Quand j’arrive à bien cerner mon adversaire, j’essaie de ne lui laisser aucune chance de se retourner. »
En attendant, le futur lycéen n’est pas encore en vacances. « Pas vraiment, non. Par exemple, du 5 au 10 juillet, je pars en stage national M15 à Vichy, avec les dix premiers du classement national. C’est bien pour moi et cela va encore me permettre de progresser. »
Dans la ligne de mire de Thomas Gauliard, un rendez-vous de très haut niveau, les 18 et 1 9 novembre prochain à la Halle Clemenceau, à Grenoble. « Ce sera mon premier rendez-vous à l’échelon international. C’est là que je me dis que j’ai franchi un cap. La concurrence sera énorme. Je n’aurai rien à perdre de toute façon. »
Au bout de son épée, le jeune épéiste de la Botte a encore tout le temps d’enrichir son palmarès. Et de marcher sur les traces de ses glorieux aînés, Gauthier Grumier, Bastien Sicot. « Quand je vois leurs photos dans le club house avec toutes ces médailles, ces trophées, oui, on peut dire que ce sont des modèles. À qui j’aimerais bien ressembler un jour, c’est sûr. »
Vu par son entraîneur
Mine de rien, le maître d’armes du CNE, Richard Gawlas, commence à avoir une jolie armée de jeunes fines lames. « Effectivement, cette année, Thomas a fait fort. Pourquoi ? Parce qu’il s’est pleinement concentré sur ses objectifs et cela a payé tout de suite. Il possède un potentiel très intéressant. Il a aussi un physique, avec une allonge non négligeable. Ces derniers temps, il est sur son petit nuage. Il s’est vraiment épanoui cette année et il a mûri. S’il continue comme ça, il va aller haut. La saison prochaine, il sera en M 17. Il fait, effectivement, partie d’une super génération, qui porte haut les couleurs du club. »
Pierre Brérard