L’ancien épéiste du Cercle Nevers Escrime, Bastien Sicot, dirige maintenant une entreprise de charpente-couverture

Article JDC – Publié le 06/06/2023 à 21h00

Des pistes d’escrime aux toits pour l’ancien épéiste du Cercle Nevers Escrime Bastien Sicot. © Photo fournie par Bastien Sicot

 

Pendant quatre ans, de 2004 à 2008, Bastien Sicot a fait les beaux jours du Cercle Nevers Escrime. Il dirige, désormais, une entreprise de charpente-couverture.

Cela fait un moment qu’il a remisé ses épées et tout son matériel d’escrimeur de haut niveau.

Sous les couleurs du Cercle Nevers Escrime, Bastien Sicot est resté au sommet de l’escrime français pendant quatre ans (“c’était un club familial, j’étais bien entouré. J’ai énormément progressé”).

Avant de prendre un virage à 360° et de rentrer très vite dans la vie active. “Mon père était responsable d’une entreprise de charpente-couverture et zinguerie, dont le siège social est à Saint-Étienne-du-Grès, à seize kilomètres d’Arles. Après Nevers, j’ai décidé de retourner dans ma région d’origine, la Provence, et d’aller travailler aux côtés de mon père.”

“Susciter des vocations comme dans le sport”

Bastien Sicot s’est vite mis au diapason. “Je m’en sortais bien scolairement et puis, pour moi, c’était très spécial de travailler dans l’entreprise familiale. Mon père est un exemple. On œuvre depuis des années dans un rayon de 50 km autour d’Arles. On restaure des toitures, très souvent de vieilles bâtisses, mais pas uniquement. On entretient un savoir-faire auquel nous sommes très attachés. Et puis, on essaie de susciter des vocations dans notre métier comme dans le sport quand les jeunes veulent se mettre à une discipline.”

Bertrand Sicot ayant officiellement pris sa retraite en décembre 2022, Bastien Sicot est aux manettes de l’affaire depuis six mois. “Disons que je suis multitâches. Je planifie les chantiers, je réalise des diagnostics. Je gère les employés.”
Chez lui, pas de signe distinctif de son glorieux passé d’épéiste. “Les médailles et les coupes sont rangées dans un carton. Mais mes deux enfants connaissent un peu mon parcours.”

Il y a quelques années, le club de Nîmes avait sollicité Bastien Sicot afin que celui-ci se pique à nouveau au jeu. “J’ai voulu faire plaisir, je me suis un peu réentraîné pour me remettre dedans”, explique-t-il. “J’ai disputé quelques matches. Mais c’était trop prenant par rapport au boulot. Et puis, je n’étais plus dans le trip depuis trop longtemps.”

C’était hier…

Bastien Sicot a passé quatre ans au Cercle Nevers Escrime.

Deux ans après son arrivée à Nevers, Bastien Sicot, alors âgé de 21 ans, attaque l’année 2006 avec une belle ambition. “Je me disais que c’était peut-être l’année ou jamais”. Engagé en Coupe du Monde à Berne, il réussit l’exploit de se glisser en finale, où il retrouve un certain Marcel Fischer, champion olympique deux ans plus tôt à Athènes, vainqueur à cinq reprises en Coupe du Monde.

“Disons que j’étais le petit jeune qui crée la grosse surprise”, explique l’ancien épéiste. “Cela m’a fait bizarre de me retrouver en face d’une telle pointure. Et de voir que des légendes comme Philippe Riboud, Éric Srecki ou bien encore Jean-Michel Lucenay ont gagné à Berne”.

Cette année-là, aussi, il échoue pour la gagne aux championnats d’Europe à Izmir. “En demi-finale, je sors Pavel Kolobkov, ce qui est déjà énorme. Mais en finale, je n’ai rien pu faire face à Kovacs. Vice-champion d’Europe, c’était inespéré pour moi.”

Pierre Brérard